par Olivier Muller
En 1702, le registre des naissances cite François Allart maître d’école ; l’arpentage des jardins de 1738 mentionne, au bout d’une parcelle : « place écoles ». Ainsi donc, au début du 18ème siècle, preuve est qu’à Folkling la scolarité marchait.
A l’époque, l’école se tenait dans une salle mise à disposition par la communauté ou dans une chambre de la maison du maître d’école dont il était, soit propriétaire, soit locataire.
L’ouverture s’étendait de la Toussaint à Pâques ou de la Saint Martin (11 novembre) à la Saint Georges (23 avril) soit environ 6 mois de l’année.
Le maître d’école, appelé aussi régent d’école ou magister, remplissait aussi les fonctions de sacristain, chantre, organiste et sonneur de cloches toute l’année. Pour ces services, il était rémunéré par la paroisse et pour l’éducation des élèves par une contribution payée par les parents, les pauvres étant secourus par une fraction de la dîme. Son installation relevait des autorités religieuses. Les élèves apprenaient le catéchisme,la récitation, le chant, le calcul, la lecture et l’écriture pour les plus doués.
Dix maîtres d’école se succédèrent au cours du 18ème siècle jusqu’à la Révolution. Les lois et décrets issus du 1er Empire et de la Restauration amenaient divers modes de nomination toujours sur avis des responsables locaux : curé, maire et conseil municipal. Le maître d’école appelé maintenant instituteur devait avoir 21 ans et être muni d’un brevet de capacité.
Le cadastre de 1819 situe l’école à l’emplacement du bâtiment que la voix populaire appela toujours « Buweschul », (école des garçons).
En 1844, 68 garçons et 39 filles la fréquentaient, Folkling et Gaubiving confondus.
L’ECOLE DE GAUBIVING
A la même époque la section de Gaubiving, qui tenait des comptes à part, fit l’acquisition de la maison de Greff Guillaume l’aîné située en face de la chapelle, au 1 rue de Folkling, pour y installer son école. Les archives mentionnent la présence de Nicolas Poirot en 1860.Cette école fonctionne durant une cinquantaine d’années. Elle sera remplacée par la construction d’un nouveau bâtiment avec logement de service, portant l’inscription « SCHULHAUS 1900 », rue de Behren.
L’ECOLE DES FILLES
Sous l’ancien Régime, il n’y avait pas d’instruction pour les jeunes filles des paroisses rurales. Les actes de catholicité le prouvent par l’absence de signatures des épouses ou marraines ramenées à la marque d’une croix maladroitement tracée. Celles des seigneurs de Remsing faisaient exception par la pratique d’une instruction particulière.
L’apparition d’une école des filles remonte à 1825 par l’arrivée de sœur Marcel Wickler .Elle est issue d’une congrégation créée par l’Abbé Gapp, curé d’Hottviller, qui s’installera plus tard à Peltre sous la dénomination : « Congrégation de la Providence de Saint André ». Jusqu’en 1886, 7 sœurs enseignantes venaient de cette maison. A la relève, on remarque la présence de Mlle Schömann, originaire de Trêves qui décéda à Folkling en 1895. La suite est obscure jusqu’à l’arivée de Mlle Blahay pour un long ministère qui dura 40 ans.
L’école des filles sera construite en 1912.
LA PERIODE ALLEMANDE
L’instruction scolaire en Alsace-Lorraine annexée obligea les garçons de 6 à 14 ans et les filles de 6 à 13 ans à fréquenter l’école primaire. Bien que confessionnelle, elle était aussi laïque pour permettre aux non-concernés de la fréquenter avec toutefois dispense des cours de religion. Ainsi les enfants des fermiers de Remsing, de religion anabaptiste fréquentaient l’école de Folkling classée école catholique par l’académie. L’instruction pratiquée en langue allemande couvrait sensiblement les mêmes disciplines qu’auparavant mais l’écriture vira du latin au gothique. Nos ancêtres appelaient « Spitzschrifft » la façon de l’écrire. La transition s’effectua en douceur, le même personnel enseignant assura la conversion : Christophe Grandjean pour les garçons et Sœur Berthe Marchal pour les filles.
En 1918, après le retour de l’Alsace-Lorraine à la mère patrie, l’instruction repassa à la langue française pourtant fortement teintée de culture germanique. Cela dura 22 ans.
APRES L’EVACUATION
Au retour de l’évacuation en 1940, le changement de nationalité imposa l’ancien système, le gothique fut pourtant délaissé en 1942. L’école de Gaubiving étant fermée, les élèves de l’annexe fréquentaient les 2 classes de Folkling qui ne fonctionnaient que le matin. La rentrée de 1944 était fortement perturbée par les évènements liés à la guerre en attente de la Libération. La reprise s’effectua le mardi de Pâques 1945 par l’apprentissage de la langue française. Les cours se tenaient à la Mairie-Ecole jusqu’à la remise en état de l’école des filles fortement endommagée par la guerre. L’ouverture de l’école maternelle construite à Folkling en ……… complètera le dispositif éducatif de la commune. Tous les changements ultérieurs relèvent de nombreuses réformes relatives aux décisions des différents ministères.